Les crèmes solaires et après-soleil

Un sujet d’actualité, les crèmes solaires et après-soleil. Ce sont des produits un peu particuliers, indispensables mais assez controversés. On va vous expliquer ça pour vous aider à vous y retrouver!

C’est de saison, vous allez voir fleurir des centaines d’articles sur les crèmes solaires, vous disant qu’il faut absolument un SPF50+ si vous avez un phototype à peau claire (1 à 3) car plus de 98% des UVB sont bloqués. Ce n’est pas aussi basique.

Bien évidemment, si vous avez passé l’année enfermé dans un bureau et qu’au milieu de l’été vous décidez de vous poser en maillot de bain en plein cagnard sur la plage, vous risquez de prendre cher. En fait, c’est comme pour une activité sportive, il y a un avant, un pendant et un après, il faut bien s’échauffer, bien s’hydrater puis bien s’étirer. Je parlais du sport bien sûr, mais pour le solaire, c’est pareil, Gwen va vous expliquer beaucoup mieux que moi les mécanismes complexes de la peau. Au passage, attention aux allergies photosensibles provoquées par certains ingrédients ou médicaments absorbés (par exemple, les traitements contre l’acné).

Pour en revenir aux crèmes solaires, ce sont des produits un peu particuliers, même si la frontière avec les crèmes anti-âge devient aujourd’hui parfois floue. On leur demande de former une barrière de protection contre les UV, tout en étant invisibles, en s’étalant sans laisser de traces et en pénétrant entièrement dans la peau. Pour cela, les fabricants utilisent encore largement des filtres chimiques qui ont acquis une assez mauvaise réputation : une liste de 25 filtres UV chimiques autorisés existe en Europe, une partie d’entre eux est suspectée de pouvoir être des perturbateurs endocriniens et ils sont tout de même assez nocifs pour l’environnement, en particulier pour les océans. Ils peuvent également être allergisants. Les filtres UV chimiques pénètrent dans la peau et absorbent les rayonnements UV pendant une trentaine de minutes, et ils sont généralement combinés avec 3 à 5 molécules dans une crème pour couvrir tout le spectre UV (vous verrez par exemple les noms Ethylhexyl salicylate, Octocrylene, Oxybenzone, Homosalate).

Dans les produits bio, ils sont remplacés par 2 filtres UV minéraux, à base de zinc et de titane. Ces filtres fonctionnent différemment, ils restent en surface et réfléchissent les UV. Ils ont davantage tendance à laisser des traces blanches, donc les fabricants ont développé des nanoparticules qui laissent moins de trace, mais font poindre une autre inquiétude : que ces minéraux pénètrent dans les cellules de l’organisme. Pour cela, les fabricants reviennent aux particules non-nano, c’est indiqué dans les compositions.

Au-delà des filtres, nous avons pris l’habitude en France d’avoir des crèmes à la texture onctueuse, non grasses, s’étalant parfaitement et sentant très bon. Cela nous éloigne des substances naturelles, impliquant l’utilisation d’huiles estérifiées, d’émulsionnants efficaces, de tensioactifs et de parfums parfois allergisants.

Pour toutes ces raisons liées à nos habitudes, on ne trouve pas en France de crèmes solaires vraiment naturelles. On en trouve de très correctes, avec des ingrédients non agressifs ou polluants, comme celles de Propos’Nature, Bioregena et Acorelle, ou bien aussi Alphanova et Gamarde. Ces marques proposent des crèmes et sprays solaires pour les familles et les enfants de bonne qualité.

Mais pour des crèmes vraiment constituées de substances purement naturelles, il faut se fournir à l’étranger. Certaines sont importées en France, d’autres non. Une partie vient du milieu du sport, comme la suédoise Suntribe que l’on trouve en France, ou bien l’américaine Badger Balm. Plusieurs viennent du milieu écologiste et marin américain, comme All Good, Raw Elements, Salt & Stone ou Shade.

En Europe, on aime bien le petit nouveau-venu Suisse, Puru. Sont aussi apparues récemment deux bonnes marques bulgares, Cocosolis, qui commence à être assez largement distribuée, et Wooden Spoon.

Pour avoir des compositions plus naturelles, des formes solides se vendent sous la forme de sticks ou d’onguents. Les marques citées précédemment s’y sont presque toutes mises. Dans un usage visage ou lèvres, cela passe bien. Mais pour le corps à la plage en été, ce n’est pas d’un usage très apprécié.

Une autre forme est bien connue, l’huile solaire ou huile dite sèche (pour faire non gras), dont certaines ont une composition plus naturelle, parfois sans filtre UV chimique ou minéral, mais qui donnent des indices de protection forcément nettement moins élevés. Et attention, de nombreuses huiles contiennent des filtres UV chimiques qui se mélangent mieux.

Il est important d’utiliser aussi un après-soleil pour hydrater et apaiser la peau. Dans ce domaine, vous pouvez trouver de beaux produits, avec de belles substances naturelles. Mais attention, il y a aussi beaucoup de produits très peu qualitatifs qui sont commercialisés parmi les après-solaires.

On peut heureusement trouver des mélanges d’huiles végétales naturelles (Olive, Argan, Tournesol, Jojoba, Concombre, Amande douce) et de plantes (Millepertuis, Eucalyptus, Calendula, Aloe Vera, Camomille) avec des beurres (Karité ou Cacao) ou du miel (comme le Manuka mais qui est cher). La béta-carotène de l’Urucum est également intéressante en après-solaire. Attention, cependant, aux réactions allergiques qui peuvent parfois survenir (à l’Aloe Vera par exemple).

Les meilleurs produits sont à mon avis, comme pour les solaires, le baume Suntribe et l’huile Cocosolis.

Par contre, la Biafine et autres émulsions de Trolamine et d’acides gras dans des dérivés d’hydrocarbures, je n’ai jamais apprécié. C’est d’ailleurs un allergène. Bref, c’est une préparation médicamenteuse grasse pour les brûlures, pas une crème de soin pour peau saine en usage courant.

Il faut d’ailleurs aussi bien s’hydrater par l’intérieur pendant et après en buvant beaucoup d’eau.