L’huile de jojoba

L’huile ou cire liquide de jojoba est devenue une substance-star utilisée dans les préparations pour tous types de peaux

L’huile de jojoba, cire liquide issue des graines du jojoba, est devenue une des substances stars des cosmétiques. C’est une des seules huiles à usage presque exclusivement cosmétique et non alimentaire, appelée également cire car de composition assez différente des autres huiles végétales. Elle est en effet constituée d’esters d’acides gras cireux avec une grosse proportion d’acide gadoléique (ou 11-eicosénoïque qui est un oméga 9) et d’acide érucique. Elle est également riche en vitamines, dont du tocophérol, et en phytostérols.

Son usage cosmétique couvre à la fois la peau et les cheveux. Ses fans l’apprécient car elle ne laisse pas de film gras et est assez pénétrante. On dit qu’elle est hydratante, mais ce n’est pas exact, s’agissant d’un corps gras, elle est en réalité nourrissante et prévient la déshydratation grâce à un effet filmogène. Elle convient à tous les types de peaux, car elle est non comédogène (ne bouche pas les pores de la peau, est légère et équilibrante (les esters d’acides gras ont une forte affinité avec les céramides du sébum), et donc appréciée des peaux grasses. Elle peut aussi être utilisée comme huile de massage.

Son intérêt pour les préparateurs est qu’elle est assez stable comme base grasse neutre. Elle ne rancit pas, s’oxyde très peu et se conserve très longtemps.

Elle est maintenant souvent vierge avec une extraction mécanique simple par première pression à froid, puis un filtrage. C’est une huile relativement simple à produire, avec peu d’odeur et assez claire, donc la tentation de la raffiner et de la désodoriser est plus limitée. Mais néanmoins, certains cosmétiques veulent une huile incolore et complètement désodorisée, il y a donc des raffinages, qui dégradent les qualités de l’huile brute.

Une culture de qualité donne des graines de « goat nut » produisant plus de 50% de cire par pressage mécanique et après filtrage (par filtre à charbon par exemple).

Originaire initialement de la zone désertique Mexique/Etats-Unis où elle servait à soigner les plaies des autochtones (je vous épargnerai l’anecdote sur le substitut de l’huile de baleine interdite), elle est produite aux Etats-Unis, en Argentine et au Pérou, en Australie, et c’est Israël qui est devenu le premier producteur mondial. Vous avez sans doute entendu parler de Jojoba Desert, l’entreprise florissante fondée par le Kibbutz Hatzerim dans le désert du Negev, qui tire la production mondiale vers du qualitatif et du bio. Comme la demande est très forte, que les prix se sont envolés (près de 10 fois le prix de l’huile d’olive), et que de nouveaux débouchés s’ouvrent (comme les lubrifiants pour l’automobile), tous les pays disposant de zones quasi-désertiques se lancent, tel l’Egypte, comme plusieurs pays d’Afrique, comme l’Inde au Rajahstan également.

Cette huile étant chère, des tentatives de fraude apparaissent en la coupant avec des huiles moins chères, comme l’amande douce par exemple, mais les propriétés physiques particulières de l’huile de jojoba les rendent difficiles (point de fusion aux alentours de 10°C notamment).

Dans les cosmétiques, on trouve parfois des esters de jojoba hydrolysés, comme agent filmogène ou conditionneur capillaire. Ce n’est plus le même produit et pas la même fonction, certains parlent dans ce cas de cire de jojoba (créant des confusions dans les dénominations).