Les peptides sont devenus une tendance lourde dans les cosmétiques asiatiques, on commence donc à voir se multiplier en Europe la mention de la présence de peptides sur les boîtes des produits, qui étaient auparavant limités à quelques cosmétiques haut-de-gamme.
Il existe d’innombrables peptides plus ou moins longs (ce sont des chaînes d’acides aminés avec des liaisons peptidiques, en gros des fragments de grosses molécules de protéines) : en cosmétique moderne par exemple, on va utiliser des peptides courts qui ont une fonction de messager, avec un fragment d’acide gras, comme le palmitoyle pentapeptide Pal-VGVAPG, qui stimulerait les fibroblastes pour sécréter plus d’élastine, ou le palmitoyle tripeptide Pal-GHK qui stimulerait la production de collagène (pour simplifier, la présence de fragments de protéines donnerait le signal de la nécessité de la production de nouvelles protéines). Aujourd’hui, on trouve d’autres catégories de peptides bioactifs spécifiques ciblant des actions stimulantes ou des actions inhibitrices diverses. Attention, car on parle aussi de peptides pour les fragments de collagène hydrolysé évoqués dans un post précédent, mais ce n’est pas la même technicité ni la même vocation (fragments variés de protéines plutôt qu’oligopeptides spécifiques de moins de 20 acides aminés).
C’est le laboratoire français Sederma qui a le premier élaboré les lipopeptides, permettant de faciliter la pénétration transépidermique en greffant une chaîne aliphatique (C16 d’acide palmitique) sur un peptide. Cela a donné le fameux Matrixyl, contenant des palmitoyle pentapeptides, qui reproduisent des matrikines (peptides issus de la dégradation des macromolécules de la matrice extracellulaire et possédant des fonctions régulatrices sur l’activité des cellules avoisinantes). On peut aussi citer Argireline (le peptide inhibiteur substrat du Botox de Lipotec) que plusieurs cosmétiques anti-âge ont également intégré dans leur formule. Le plus grand chimiste du monde, BASF, s’est mis lui aussi à la fabrication de peptides biomimétiques (qui reproduisent ceux produits par l’organisme). Ce biomimétisme est l’argument principal des supporters des peptides. Et un nouveau champ de recherche s’est ouvert avec les peptides de polysaccharides messagers comme les glycokines, qui stimuleraient par exemple la production d’acide hyaluronique.
Mais ce sont les Rolls-Royce des peptides, très chers, et les cosmétiques grand-public aux peptides utilisent d’autres ingrédients, comme des copper peptides (GHK-Cu) ou des tripeptides (Pal-GHK) qui sont importés sous forme de poudres de peptides fabriqués en Chine, avec une traçabilité et un niveau de contrôle difficiles à garantir.