Les étiquettes des cosmétiques

Vous êtes-vous parfois posé des questions sur les étiquettes des produits cosmétiques ? Pourquoi certaines mentions ou certains sigles apparaissent-ils ?

Sur les étiquettes, il est obligatoire de mentionner le nom et la raison sociale du responsable, donc généralement le nom de l’entreprise qui fabrique le produit, ainsi que la quantité de produit en poids ou en volume lors du conditionnement (des grammes ou des millilitres). Il y a parfois un symbole « e » à côté qui veut pour info juste dire que le fabricant s’engage à utiliser le système de mesure de l’UE.

La durabilité minimale doit être indiquée, c’est-à-dire la date jusqu’à laquelle le produit sera en état de remplir sa fonction, avec une mention « à utiliser de préférence avant » telle date ou bien un symbole représentant un sablier.

Il y a aussi un sigle avec une boîte ouverte et un chiffre, par exemple 12M, qui figure sur les emballages. C’est la PAO (période d’utilisation après ouverture). Cela signifie, vous l’avez compris dans ce cas que le produit peut être utilisé 12 mois après ouverture. On trouve souvent 12 mois, or 12 mois, c’est beaucoup pour un produit ouvert, cela signifie qu’il contient une bonne dose de conservateurs (ou qu’il ne contient pas d’eau). C’est moins pratique quand c’est plus court, mais je préférerais voir des produits avec des 2M, qui se conservent moins longtemps, ce qui implique de faire plus attention à leur utilisation, mais veut aussi dire qu’ils contiennent moins de conservateurs. Et en matière de conservation, il y a aussi des sujets liés à la température et à la lumière, je vous expliquerai ça dans un prochain post.

Une précision, et j’espère que je ne vais pas vous perdre : la durabilité minimale est utilisée pour les produits de durabilité inférieure à 30 mois après ouverture et la période d’utilisation après ouverture est utilisée pour les produits dont la durabilité est supérieure à 30 mois.

D’autres mentions sont obligatoires, comme la fonction du produit (une crème, un dentifrice, …) et les précautions particulières d’emploi. Le numéro de lot de fabrication est également obligatoire.

Et bien sûr, nous en avons déjà parlé longuement, il y a la liste complète des ingrédients avec leur dénomination INCI (international nomenclature for cosmetic ingredients). Seules les substances parfumantes peuvent juste être dénommées « parfum » sauf si elles contiennent des substances figurant dans la liste des allergènes qui doivent dans ce cas être explicitement mentionnées. Les ingrédients apparaissent dans l’ordre décroissant de leur quantité jusqu’à 1% ; en dessous, ils peuvent être indiqués dans le désordre. On ne connaît donc malheureusement pas les quantités exactes, et l’ordre peut ne pas être respecté pour les petits ingrédients. Pour certains produits dont l’emballage est petit, les fabricants préfèrent mentionner la liste des ingrédients sur une notice jointe ou sur le suremballage en carton par exemple, dans ce cas un logo avec un petit livre doit figurer pour l’indiquer.

Il y a également souvent le logo indiquant que le produit est intégré dans les programmes de recyclage des conditionnements. Il y a parfois aussi un pictogramme indiquant que le matériau est recyclable, avec même parfois un chiffre déterminant la résine plastique à traiter.

Ce qu’il est intéressant de savoir, c’est que les contrôles effectués par la DGCCRF retoquent assez souvent l’étiquetage des produits cosmétiques, pour deux raisons principales : la plus fréquente est la mise en avant trompeuse ou injustifiée d’un ingrédient. Par exemple, un tube de crème va mentionner en gros qu’il est à l’huile d’argan, alors qu’en regardant la composition, on constate immédiatement que l’ingrédient est loin dans la liste et donc en quantité très limitée dans le produit, et bien moindre que plusieurs gros ingrédients non mis en avant (comme notre fameuse glycérine).

Le second motif concerne les allégations considérées comme excessives, par exemple les cas où le message peut laisser penser que le produit a des propriétés médicamenteuses et va « réparer les cellules de la peau » grâce à un nouvel actif, ce qui n’est bien sûr pas le cas, même si le fabricant s’abrite parfois derrière des petits tests de labos spécialisés, voire même des tests de satisfaction utilisateur. Ce sont des allégations pouvant être considérées comme trompeuses, et nous avons encore aujourd’hui une grande tolérance à ces pratiques discutables de publicité.

Vous trouverez aussi de plus en plus fréquemment des pictogrammes faisant référence à des ONG ou à des associations caritatives (type 1% for the planet). Si l’intention est louable, cela n’a aucun lien avec la composition du produit et son caractère naturel, cela informe juste que l’entreprise fait partie des donateurs.

Quant aux différents pictogrammes des labels Vegan, ils garantissent qu’il n’y a pas d’ingrédients d’origine animale dans le produit et dans son emballage. Cela ne garantit pas que les ingrédients sont bio par contre.

Un autre pictogramme apparait de plus en plus fréquemment, « Cruelty Free », celui de la PETA avec un Bunny. Il y a également le logo « One Voice » assez similaire en un peu plus strict. Cela a d’ailleurs créé des tensions avec les autorités, car en Europe, les tests des cosmétiques sur les animaux sont interdits depuis 2004, et pour les ingrédients utilisés dans les cosmétiques, depuis 2009, réglements renforcés en 2013 avec la disparition de toute dérogation (pour les effets à long-terme). Depuis 2016, l’importation de produits cosmétiques testés sur des animaux est même interdite par la cour de justice européenne. Par conséquent, écrire sur une étiquette qu’un produit n’est pas testé sur les animaux serait se vanter de quelque chose d’obligatoire, c’est interdit car c’est de la publicité abusive.

La subtilité est que le label « Cruelty Free » de la PETA affirme que la marque s’engage à ne pas vendre le produit labellisé dans des géographies où les tests sont autorisés.

Pour d’autres secteurs d’activité, ce n’est pas le cas, et pour d’autres géographies non plus : Aux Etats-Unis, cela dépend des Etats, et en Chine, les tests sur les animaux étaient obligatoires sur les cosmétiques importés jusqu’en 2021.

Si des marques européennes ou vendant en Europe commercialisent encore des produits ayant été testés sur des animaux, elles violent la réglementation depuis 10 ans, et dans l’époque actuelle de développement de la responsabilité sociale et environnementale, cela pourrait être catastrophique en termes d’image. Mais que la PETA puisse continuer à l’affirmer démontre au moins une chose qui m’est chère : qu’en ayant recours à de la sous-traitance mondialisée massive, les marques ne maîtrisent pas la traçabilité de leurs ingrédients. Quand elles les achètent, elles ne savent pas suffisamment d’où ils viennent et comment ils sont produits. C’est pour cela que CELTICA veut travailler directement un petit nombre de petits fournisseurs pour bien comprendre comment les produits sont fabriqués et avec quoi.