Les certifications bio et naturel

Vous êtes-vous déjà demandé ce que voulaient dire les différentes certifications bio ?

Je vais vous parler des certifications bio et naturel, parce que ça donne un peu l’impression d’être la jungle, il y en a trop, le consommateur a du mal à s’y retrouver. Je vais essayer de faire simple pour ne pas vous perdre, mais précis quand même !

Le plus vieux label, c’est l’allemand BDIH, qui se dénomme « cosmétique naturel contrôlé » et se base assez strictement sur une liste positive, c’est-à-dire une liste d’ingrédients autorisés. Ce label privilégie les méthodes de fabrication douces, et s’il est décerné par produit, plus de 60% des produits de la marque doivent être conformes, et la certification ne dure que 15 mois.

Le label français, c’est Ecocert avec 2 niveaux, Cosmeco et Cosmebio. Ce dernier est le plus exigeant des 2 avec 95% d’ingrédients d’origine naturelle, 95% d’ingrédients végétaux qui sont bio et 10% du total des ingrédients qui sont des substances bio. Il y a aussi une liste d’ingrédients synthétiques pour la conservation autorisés mais à hauteur de 5% au maximum. Les procédés de fabrication doivent bien sûr respecter l’environnement, et il y a 2 contrôles par an. Ecocert Cosmebio a été critiqué, car il permet certaines libertés, par exemple, le pourcentage d’ingrédients bio peut tenir compte de l’eau, sachant qu’il n’y a déjà que 10% de vraies substances bio.   

Les anglais ont une certification Organic par la Soil Association assez stricte et les italiens ont un label AIAB, mais ce dernier est moins exigeant et plus écologique que biologique.

Ces quatre labels de 4 pays différents ont créé une certification européenne commune qui s’appelle Cosmos, qui est une forme de consensus, et qui permet depuis 2015 d’avoir enfin un label international, et les 4 labels historiques l’utilisent maintenant. Il y a 2 certifications, Cosmos natural, assez light, et Cosmos organic, avec plus de critères, dont 95% des ingrédients qui sont naturels, 95% des ingrédients végétaux qui sont bio, 20% d’ingrédients bio au total, 5% d’ingrédients synthétiques de la liste autorisée au maximum. Il y a aussi des critères sur l’approvisionnement, la fabrication, l’emballage et le contrôle. C’est le label le plus fréquent pour les produits récents.

Un autre label allemand existe depuis 2008, Natrue, qui se veut plus exigeant, avec 3 niveaux de certification. Et enfin, une autre certification française existait depuis longtemps, c’était même la première, Nature & Progrès, avec 100% des ingrédients végétaux qui doivent être bio.

Aux US, il y a le label USDA Organic du ministère de l’agriculture qui est comparable au sigle Bio du règlement européen relatif à la production biologique. Il y a aussi le label NSF made with organic, qui impose une part très élevée de 70% de bio. Il existe enfin des logos concernant la protection animale, et un logo vegan. Il y a aussi bien sûr une norme internationale ISO 16128, qui est critiquée par les labels car moins stricte, et permettant par exemple phénoxyéthanols, parabènes et silicones, et ne contraignant pas à des seuils d’ingrédients bio.

Malgré la multitude des labels qui n’est pas simple pour le consommateur, les cosmétiques bio sont un progrès important car ils permettent d’éviter un grand nombre d’ingrédients utilisés dans la cosmétologie traditionnelle qui sont douteux pour la santé et pour l’environnement. Il y a bien sûr les huiles minérales et tous les produits issus de la pétrochimie de manière générale, les silicones, les filtres UV synthétiques qui sont un vrai sujet de préoccupation, les parfums synthétiques, les colorants synthétiques et une bonne partie des conservateurs. Les conservateurs doivent être limités car ils font partie des additifs pouvant être nocifs. Le BHA, le BHT, l’EDTA et les triéthanolamines qui peuvent former des nitrosamines soupçonnées d’être cancérigènes. Les bactéricides comme le triclosan. Les colorants azoïques ont aussi mauvaise presse. Tout le monde a entendu parler ces dernières années des PEG (émulsifiants ethoxylés) et des parabens (conservateurs), qui ont été décriés, même s’il n’y a pas eu d’étude probante de leur nocivité. Les parabens ont été accusés d’être cancérigènes, cela n’a jamais été démontré, néanmoins on en retrouve dans l’organisme, ce qui indiquerait que le corps les métabolise, ce qui n’est jamais très bon pour un produit cosmétique.

Mais il y a des nuances importantes dans le bio qui dépendent de la qualité du fabricant et de la qualité des ingrédients. Tout d’abord, pour faire simple, une substance naturelle authentique est différente d’un ingrédient transformé d’origine naturelle. Une substance naturelle authentique est obtenue à partir d’une plante par un procédé physique (pression, filtrage, etc…). Tandis qu’un ingrédient transformé fait appel à un processus chimique qui est susceptible de dénaturer la substance.

C’est pourquoi dans les compositions des bons produits, on va chercher en haut de la liste des ingrédients des Oil, butter, water, extract, wax, distillate. Et pour les ingrédients transformés, les procédés ou réactions utilisées sont importantes (car elles peuvent dénaturer la substance mais aussi laisser des traces plus ou moins toxiques) et le nombre de paliers (le nombre d’étapes de transformation chimique).

On l’a vu quand on a regardé la composition de notre première crème bio, dans les produits bio de nouvelle génération, il y a peu de substances naturelles authentiques et beaucoup d’ingrédients transformés d’origine naturelle. En cela, les produits bio sont devenus une industrie avec des procédés de fabrication qui se rapprochent de ceux des grands groupes cosmétiques traditionnels.

On est loin aujourd’hui de l’esprit du bio initial, avec des vrais végétaux non transformés. L’essentiel des ingrédients est produit industriellement avec des traitements chimiques même si la base est végétale. D’ailleurs, si vous avez bien suivi, vous avez compris que le label français Ecocert demande 10% de vrais ingrédients bio dans un produit, ce n’est pas énorme, sachant que 5% (les conservateurs) peuvent être totalement synthétiques et que le reste est d’origine végétale mais transformé.

C’est pour cela que CELTICA va chercher de petits fabricants traditionnels qui travaillent avec de vraies substances naturelles nobles qu’ils respectent, sans recours excessif à des procédés chimiques industriels.