Vous avez aussi sans doute vu beaucoup de publicités parlant de rétinol, qui est une des formes de la vitamine A, réputée pour ses vertus antioxydantes et pour stimuler les fibroplastes et donc le renouvellement du collagène et de l’élastine. Le rétinol a déchaîné les passions, il a été très largement intégré dans les crèmes anti-âge à partir des années 90 après avoir été initialement utilisé contre l’acné, et il a été vivement critiqué (il y a presque un mouvement anti-rétinol) car il a provoqué des intolérances et des réactions cutanées assez fréquentes. Les rétinoïdes, surtout de première génération, sont en effet irritants, desséchants et aussi photosensibles, c’est d’ailleurs à cause de cette instabilité que les fabricants se sont mis à ajouter des filtres anti-UV dans les crèmes au départ. Le rétinol est d’origine synthétique, fabriqué par synthèse chimique ou biosynthèse, et s’il peut être intégré dans les cosmétiques, son dérivé, l’isotrétinoïne, ne peut être intégré que dans des médicaments (comme le fameux Roaccutane contre l’acné) car il a des effets secondaires virulents.

De nouvelles formes ont été élaborées, comme le pro-rétinol ou le rétinol encapsulé (forme liposomale), qui consistent à l’associer à des acides gras afin d’améliorer sa tolérance (retinyl palmitate, retinyl sunflowerate), mais cela revient aussi à le diluer (les dosages du rétinol sont d’ailleurs plus faibles aujourd’hui, en dessous de 0,1%, la réglementation européenne limitant à 0,3%). En termes d’image, les labos préfèrent aujourd’hui promouvoir l’acide hyaluronique, mieux vu et mieux toléré.  D’ailleurs, plutôt que le rétinol, on trouve maintenant d’autres actifs fonctionnellement similaires d’origine végétale, par exemple le bakuchiol, un biophénol extrait d’une plante asiatique, qui a aussi des propriétés antioxydantes et stimulant le renouvellement cellulaire. Mais son extraction se fait généralement par solvant (hexane), de nouvelles alternatives d’extraction plus propres au CO2 supercritique se développant actuellement.