L’acide salicylique est un exfoliant chimique irritant qui reste controversé
L’acide salicylique est le plus connu des BHA (les Beta Hydroxy Acid sont des acides chimiques exfoliants). Il est largement utilisé pour ses propriétés exfoliantes et kératolytiques, et également contre les imperfections de la peau comme l’acné et pour la régulation séborrhéique, ainsi qu’en traitement dermatologique contre les verrues et dans le traitement du psoriasis. Enfin, il peut aussi être utilisé comme conservateur, grâce à son action antimicrobienne.
Dans les cosmétiques, sa concentration est très réglementée (3% dans un produit rincé, 2% dans un produit non rincé, 0,5% comme conservateur), et il interdit dans les produits pouvant conduire à une inhalation ou dans les produits bucco-dentaires, ainsi que pour les enfants de moins de 3 ans. Il a été suspecté d’être un perturbateur endocrinien et classé CMR (cancérigène, mutagène, reprotoxique) catégorie 2, suspecté mais sans études réellement suffisantes à ce stade. Il a de plus un petit effet photosensible, c’est pour cela que les fabricants ajoutent un filtre anti-UV. L’Union Européenne l’a classé en priorité dans ses recherches en cours sur les perturbateurs endocriniens car il agirait potentiellement sur les fonctions hormonales.
Mais même sans ces avis inquiétants, c’est un actif cosmétique irritant pour la peau, et une huile essentielle de tea tree par exemple agressera moins la couche cornée.
L’acide salicylique existe sous forme naturelle extraite du saule, de la Reine des prés ou de la gaulthérie, mais c’est la forme synthétique qui est massivement intégrée dans les cosmétiques, fabriquée depuis longtemps selon la réaction de Kolbe (carboxylation du phénolate de sodium avec du dioxyde de carbone sous pression et à haute température puis précipitation avec de l’acide sulfurique). Il existe maintenant des productions biotechnologiques par fermentation de glucose. Et les cas d’extraction naturelle impliquent encore souvent des solvant chimiques (acétone).
C’est donc un produit chimique tout sauf innocent. Quand on souhaite exfolier, il est largement préférable d’utiliser un gommage physique, avec une abrasion suffisamment fine bien sûr, plutôt qu’un actif chimique dont les effets secondaires sont mal maîtrisés.