L’acide hyaluronique (encore)

L’acide hyaluronique, comme beaucoup d’actifs récents, est essentiellement synthétisé par biotechnologie

Comme plusieurs marques parlent « d’acide hyaluronique naturel », il peut être intéressant de revenir sur sa fabrication. Il est aujourd’hui quasiment exclusivement produit par biotechnologie, c’est-à-dire par fermentation microbienne industrialisée.

Le principe est de sélectionner de bonnes souches bactériennes, au départ des streptocoques (par ex. streptococcus equi subsp. zooepidemicus) et maintenant des bacillus subtilis (qui limitent le risque pathogène), et de mener un travail de génie métabolique afin d’obtenir des mutants assez performants (on parle de bactéries super-encapsulées notamment).

Il faut aussi élaborer un bon milieu de culture avec une source carbonée et une source azotée (contenant du glucose, des acides aminés, des vitamines et minéraux), de bonnes conditions de PH et de température, et gérer l’agitation et l’oxygénation. Un bon équilibre est à trouver afin de favoriser la production d’acide hyaluronique et de limiter la production de biomasse (la prolifération des bactéries). Le procédé va fonctionner en batch-recharge d’un bioréacteur (discontinu).

Ensuite, l’acide hyaluronique est séparé du milieu de culture avec un détergent (par exemple, du SDS – sodium dodecyl sulfate – équivalent du SLS). Puis il est purifié pour éliminer les métabolites et les protéines (contaminants produits par les bactéries) par filtration, centrifugation et précipitation (avec de l’ammonium quaternaire). Cette étape est généralement complétée par une chromatographie par filtration sur gel et charbon actif (qui remplace le lavage par solvant). On pourra enfin quantifier la taille, contrôler le poids moléculaire.

Dans certains cas, des modifications chimiques complémentaires sont apportées comme l’estérification ou la réticulation (pour l’acide hyaluronique injectable).

 Les progrès réalisés par les biotechnologies sont formidables car ils permettent d’avoir accès à un nombre d’actifs incroyables, mais qualifier ces substances de naturelles n’est pas une information correcte du consommateur.