Vous avez envie d’en savoir plus sur les compléments alimentaires ? On va commencer par la superstar, la vitamine C.
Nous avons parlé cosmétiques, mais quand on a un déséquilibre externe, on peut le traiter par voie externe, mais aussi par voie interne, et là, je m’aventure sur le terrain de Gwenaëlle, mais l’idée est justement de combiner un traitement externe et interne dans une routine de soin. Je vais donc vous parler des compléments alimentaires et parmi eux, je vais commencer par les principales vitamines et les principaux minéraux. La plus connue, la star, est la vitamine C. Près de 100 000 tonnes de vitamine C sont consommées par an dans le monde, seule ou intégrée dans des aliments, parfois comme conservateur. Nous en avons tous pris en automédication et elle est ajoutée dans plusieurs produits et compléments alimentaires. La plupart d’entre nous ont compris que l’essentiel des vitamines C vendues étaient produites dans des usines en Chine de manière synthétique par plusieurs réactions chimiques. Du maïs est utilisé, pour transformer l’amidon en glucose afin d’obtenir du sorbitol. Ensuite des solvants permettent de dissoudre, puis un acide permet de catalyser. Ça ne fait pas très envie, donc beaucoup de monde s’est tourné vers les vitamines C dites naturelles, c’est-à-dire produites directement à partir de végétaux en contenant de fortes concentrations, comme le fameux acérola. Mais on ne sait pas d’où vient le fruit (à la base d’Amérique du Sud), comment il est produit, et comment est extraite la vitamine. Par ailleurs, comme souvent avec les produits naturels, on observe un inconvénient, c’est qu’une forte concentration d’Acérola donne un produit très acide, qui peut donc avoir des effets secondaires, tout simplement par exemple, être un peu agressif pour le système digestif et donc provoquer des aigreurs après quelques jours d’absorption.
Il existe une variante de vitamine C avec du calcium, l’ascorbate de calcium, qui permet d’avoir un PH neutre et est donc dite tamponnée. C’est même breveté. Mais cela n’existe pas sous cette forme dans la nature, il faut ajouter du calcium à l’acide ascorbique en chauffant, cela altère la vitamine C en l’oxydant. Par ailleurs, sous la forme naturelle, il y a des flavonoïdes qui favorisent l’assimilation de l’acide ascorbique. Pour cela vous verrez des vitamines C synthétiques auxquelles sont ajoutées des bioflavonoïdes.
Une nouvelle solution a été développée pour limiter l’acidité et favoriser l’assimilation, c’est l’utilisation de liposomes, qui sont de minuscules gouttelettes grasses permettant d’encapsuler et de transporter la vitamine C. Cela implique des nano-technologies donc c’est coûteux car nécessitant un équipement de pointe, et parfois c’est une arnaque aussi parce que cela nécessite un processus de fabrication de qualité qui doit donner des liposomes suffisamment petits, bien encapsulés et stables (se conservant bien). Par contre, la liaison chimique de la vitamine C avec un corps gras donnant par exemple du palmitate d’ascorbyle ou l’ajout d’émulsifiants n’a rien à voir avec la forme liposomale que nous venons de décrire. Vous me direz que ce n’est plus très naturel comme procédé de fabrication et vous aurez raison. De même qu’il n’y a pas de vitamine C bio, cet intitulé serait trompeur, il y a des extraits de fruits fortement dosés en vitamine C ; par exemple un comprimé d’un gramme d’acérola contiendra généralement entre 170 et 250 milligrammes pour un mode d’extraction standard. Concernant l’extraction, il faut s’assurer qu’on évite des solvants chimiques comme l’éthanol ou l’acétone) et qu’on évite la lyophilisation qui dénature l’ingrédient en détruisant les enzymes. Il faut privilégier une extraction à froid, de préférence aqueuse. Pour info, l’extraction du principe actif d’une plante peut se faire par décoction (ou infusion dans de l’eau chaude, c’est le principe de la tisane), par macération dans de l’alcool, par distillation, par hydrodistillation et avec des solvants (souvent issus du pétrole). Dans notre cas, on optera pour une pression à froid avec de l’eau.
Il faut également faire attention aux excipients utilisés et à leur origine bien sûr, car ce serait dommage d’avoir un très bel extrait de fruit pour ajouter un excipient infâme. A ce propos, on vante les gélules qui permettent de dépasser l’estomac, mais les gélules entièrement naturelles, cela n’existe pas malheureusement, il y a toujours un peu de chimie pour fabriquer les gélules (les gélules végétales bios, par exemple, peuvent contenir des traces résiduelles de solvants, cellulose de bois avec de la soude, puis chlorométhane et oxyde de propylène, la gélatine animale avec de la glycérine est plus naturelle à mon sens). Ce n’est pas forcément dramatique, il faut juste le savoir.
Dites-moi si vous voulez qu’on parle d’autres compléments alimentaires, je pense par exemple au magnesium, aux probiotiques, ou à d’autres.