Parmi les super-aliments, il y a un qui a ses fans inconditionnels, c’est la spiruline. C’est une cyanobactérie photosynthétique, qui est une bactérie unicellulaire microscopique ayant l’aspect d’algues filamenteuses bleu-vert.
Cette bactérie est essentiellement composée de protéines qui sont très digestibles, permettant une bonne assimilation des vitamines, minéraux, acides gras et enzymes contenus. Cette digestibilité provient des parois cellulaires de la bactérie en mucopeptide (polysaccharide et peptide), qui lui confère des qualités nutritives particulièrement intéressantes pour les personnes fatiguées ou dénutries.
Sa couleur bleue-verte est due à sa richesse en pigments de phycocyanine et de chlorophylle. Au-delà des apports intéressants en vitamines et minéraux, la spiruline semble avoir des propriétés anti-inflammatoires, anti-bactériennes, anti-virales et anti-oxydantes grâce notamment à la phycocyanine.
Elle provient à l’origine des lacs saumâtres de la zone intertropicale, se multipliant très rapidement quand la température est supérieure à 30°C. L’ESA et la NASA l’étudient comme aliment pour des voyages spatiaux longs habités en raison de ses qualités extrémophiles et de sa forte productivité en termes de biomasse.
Sa culture s’effectue généralement dans de grands bassins aquatiques peu profonds exposés au soleil dans une eau chaude très alcaline. Cette culture se caractérise par des rendements très élevés.
Plus de la moitié de la production mondiale vient de Chine, qui s’est orientée vers de très grandes exploitations industrielles, l’Inde favorisant de nombreuses micro-exploitations de spiruline paysanne, qui était aussi le modèle qui prédominait en France (quelques centaines de producteurs plutôt artisanaux se sont lancés au sein de la SFS), mais qui évolue vers de grandes exploitations plus technologiques.
On la trouve le plus souvent sous forme de poudre (aussi intégrée dans des gélules ou comprimés ou en paillettes), les étapes de fabrication impliquant un séchage et un broyage. Pour que le produit soit de bonne qualité, il faut que le séchage soit long, pas à trop haute température (moins de 40°C), et que le broyage ne soit pas trop violent (presse à froid, ce qui exclue la plupart des exportateurs chinois, qui pratiquent de surcroît souvent un nettoyage agressif).
La pureté de la poudre (70% de protéines) et sa concentration en vitamines, minéraux et en phycocyanine (15%) doivent être mesurées, complétée par une analyse bactériologique. En fait, la provenance et la qualité de l’exploitation sont à valider, pour éviter les risques de métaux lourds ou d’autres toxines (microcystines) et produits chimiques. Certains fabricants ont aussi recours à des conservateurs et agents agglomérants. On trouve de la poudre de spiruline chinoise à moins de 5 USD/kilo, mais il est impossible d’avoir des garanties de qualité suffisantes.
Le bio n’est pas forcément la réponse, car il provient souvent d’Asie. On préfère une production française bien contrôlée (à 20 EUR/kilo).
L’ANSES a souligné qu’il fallait éviter de trop grosses quantités de spiruline pour ne pas se surdoser en fer (moins de 10 g/jour). La tolérance digestive est d’ailleurs variable, et il est préférable de réduire les doses par prise en les répartissant au sein de plusieurs repas pour éviter les troubles digestifs. Enfin, comme la supplémentation en spiruline correspond à un apport de protéines (dont la phénylananine), cela peut solliciter le système digestif, en particulier le foie, le pancréas et les reins pour les personnes particulièrement fragiles.