Les AHA, BHA, PHA sont de plus en plus nombreux en cosmétique mais il est préférable de ne pas en abuser car ils sont irritants et photo-sensibilisants
The Ordinary (du groupe Deciem) est la marque culte des jeunes américaines, car elle a popularisé à des prix très accessibles les nouveaux types de molécules. Leurs produits adoptent une présentation assez scientifique avec des formules brutes (acide hyaluronique, niacinamide, acide polyglutamique, etc) mais ils commercialisent également des produits de soin de la peau à l’origine beaucoup plus naturels comme de l’argan et de la bourrache.
L’acide polyglutamique (PGA) cité précédemment est un peptide humectant obtenu par fermentation bactérienne sur un substrat principal de graines de soja. Hydratant, il retient beaucoup d’eau (il a été découvert au départ dans les méduses), tout comme l’acide hyaluronique, mais à la différence de celui-ci, il n’est pas présent naturellement dans la peau, et bénéficie donc d’un capital-sympathie moins important. D’ailleurs, il a une taille moléculaire trop importante pour pénétrer en profondeur, et retient l’eau en surface de la peau, donnant un effet hydratant filmogène.
Un autre acide chimique est « tendance », l’acide azélaïque, aux propriétés kératolytiques contre les imperfections et l’acné, qui est issu de fermentation bactérienne de blé (ou de seigle ou d’orge par des brettanomyces petrophilum par exemple), mais il existe aussi d’origine synthétique (initialement produit par oxydation de l’acide oléique par de l’acide nitrique). Attention car ce type de produit très actif peut-être allergisant et même photosensible.
L’acide lactique est un autre AHA (nous avions cité l’acide glycolique) utilisé comme exfoliant chimique lissant la peau, comme humectant, comme conditionneur capillaire ou comme régulateur de PH (pour rétablir l’acidité). Il existe naturellement dans le film hydrolipidique (proche d’un post-biotique), la version synthétique est produite par fermentation bactérienne de maïs le plus souvent et dosée jusqu’à 10% dans les cosmétiques. L’acide lactique est naturellement produit par les muscles lors d’un effort intense et métabolisé (fermenté lors de la respiration cellulaire).
L’acide lactobionique (famille des PHA) est aussi un acide chimique exfoliant, mais les molécules étant plus grosses, il pénètre moins et reste davantage en surface avec un effet humectant, et est donc moins agressif pour des peaux sensibles ou matures.
Le gluconolactone, qui libère de l’acide gluconique, est utilisé comme hydratant, astringent et régulateur de PH. Il est moins irritant que les précédents.
Pour compléter le sujet des acides, on peut évoquer l’acide citrique, lui aussi intégré largement dans les cosmétiques pour ses effets kératolytique et astringent (il lisse la peau et resserre les pores) et produit par fermentation bactérienne.
Ces acides chimiques sont de plus en plus largement intégrés dans les cosmétiques. Cependant, leur usage ne doit pas être trop fréquent, car ils sont irritants et photo-sensibilisants.