Vous êtes-vous mis à la Slow Cosmetique ?

Pour les gestes de base du quotidien, avez-vous, vous aussi, envie de plus de naturel et de plus de simplicité ?  C’est une question de raison et de prudence. Je vais vous expliquer ça.

Il y a une tendance dont vous avez forcément entendu parler, c’est la slow cosmétique. Cela intègre la possibilité de faire ses produits soi-même ou d’utiliser davantage de substances brutes.

C’est intéressant au départ, car cela permet de comprendre ce qui est important, et de réduire son utilisation de produits ultra-transformés, mais dans la durée je ne suis pas vraiment convaincu que cela puisse convenir à tout le monde, car il faut du temps et de la motivation. C’est comme les gens qui se sont mis à faire leur pain pendant le confinement. Il y a quelques passionnés qui vont continuer, mais il y en a beaucoup qui vont se rendre compte que cela prend du temps pour un résultat pas forcément extraordinaire. Cela ne permet pas toujours de faire des économies dans la pratique, et surtout, on risque de rencontrer des problèmes de conservation et d’hygiène des produits et des ingrédients, qui peuvent avoir des conséquences désagréables. Mais néanmoins, cela ramène aux fondamentaux.

En tant qu’homme de base, je suis à l’opposé de l’esthéticienne ou de l’influenceuse Insta en matière de cosmétiques, j’ai une vision extrêmement basique des cosmétiques et de leur champ d’utilisation. Pour moi, la peau a besoin d’être nettoyée, mais pas trop, pour ne pas altérer l’équilibre de l’épiderme (son biotope aussi). La peau doit ensuite être hydratée si nécessaire, c’est-à-dire être badigeonnée avec une huile végétale de temps en temps, le reste de l’hydratation se faisant par l’intérieur, en veillant à une alimentation apportant les nutriments nécessaires, si besoin complémentée de manière raisonnable et pertinente. Et enfin, la peau a besoin d’être protégée des agressions spécifiques comme le soleil, le froid, les frottements, les produits agressifs. Cela peut se faire avec des cosmétiques bien sûr, avec attention car les filtres UV par exemple ne sont pas forcément innocents (je reviendrai sur ce point spécifiquement dans un autre post) et dans d’autres cas, une protection physique peut s’avérer nécessaire (gants pour protéger les mains des produits ménagers par exemple). Je ne parle que d’un fonctionnement normal, sans intégrer les pathologies ou autres maux bien sûr, qui requièrent des traitements sous la houlette d’un médecin.

Dans ce fonctionnement normal, on va donc veiller à faire simple et éviter d’engendrer des effets secondaires. Car, tout le monde en est conscient maintenant, des traitements médicaux s’avèrent nécessaires lorsqu’on est atteint d’une pathologie, mais, si le traitement permet de venir à bout de la maladie, il entraîne parfois des effets secondaires, et la multiplication des molécules différentes a des impacts, on l’observe chez les personnes âgées. Par conséquent, quand il est juste question de prendre soin de nous, il faut éviter de contribuer à cela et utiliser des produits simples, avec des ingrédients naturels peu nombreux et dont l’innocuité est indiscutablement démontrée, seule ou en combinaison.

L’histoire nous conduit à éviter d’être le terrain d’expérimentation de la recherche chimique pour un domaine qui ne le nécessite pas expressément. Dans le domaine des cosmétiques, il y a eu le caricatural, comme les laques pour cheveux au radon (élément radioactif) pour avoir les cheveux qui brillent. D’autres pollutions de nos organismes ont été provoquées par des médicaments, je suis par exemple tombé récemment chez une tante sur une boîte de Kalmine, produit en vente libre très populaire il y a quelques décennies, qui était composé de pyramidon et de phénacétine. La phénacétine a été interdite en 1983 car néphrotoxique et cancérigène. On en trouvait dans les tablettes Wicks, il y a ½ siècle, on en trouvait encore récemment dans des colorants capillaires. Mais la principale pollution que nous subissons, avec des substances pouvant devenir neurotoxiques ou cancérigènes, provient des produits d’entretien que nous utilisons dans nos maisons. La grande majorité de ces produits ménagers ont un potentiel dangereux ou allergisant, car nous y sommes exposés dans la durée et en combinaison, avec souvent peu de précautions.

Soyons prudents. Utilisons des ingrédients naturels de bonne qualité sans trop les transformer, qui justement ont démontré dans la durée qu’ils ne sont pas allergisants ou toxiques en combinaison. La difficulté est que nous avons été habitués par l’industrie chimico-cosmétique à des produits parfaits, onctueux, homogènes, avec une consistance légère et non grasse. En n’utilisant que des substances naturelles, on ne peut pas parvenir à ce résultat, et le résultat n’est même pas toujours identique. La question est de savoir si nous sommes prêts à renoncer à cette habitude de perfection pour revenir à des pratiques plus naturelles, plus artisanales, avec moins de transformation et d’industrialisation.